Pukkelpop. Björk. Musical Orgasm.


 
Pukkelpop. La dernière fois que j'y avais mis les pieds, je devais avoir 16 ans, je portais des baggy, des skate shoes et écoutais Korn. Depuis je n'y étais plus retournée, plus attirée par les line-ups de Dour. Et comme chaque année j'étais allée voir le site de Pukkel sans vraiment conviction. Et là, je vois un nom bondir sous mes yeux. Björk. Ah ! Björk. Mes proches le savent tous. Elle représente bien plus qu'une simple artiste accomplie méritant le respect. Il y a un peu plus de 2 ans, ses mélodies ont résonné dans mes oreilles sur ces murailles de Chine et a - littéralement - changé ma vie. Depuis, je rêvais plus que quiconque de la voir, de l'écouter, de l'admirer sur scène. La question ne se posait plus trop. Il fallait que j'y aille. Au moins le 16 août. Et c'est par ces heureux hasards que je me retrouvais le jeudi sur la route pour Hasselt. Le ciel était dégagé, le soleil accueillait fièrement les festivaliers arrivant au fur et à mesure. Entre les verres de bières, les fumées bleues de la Marijane émanant de tout côté, les rythmes rebondissant de Dirtyphonics, les performances - plutôt décevantes, cela dit en passant - de Santigold, les paroles remplies de "poésie" de Borgore, je n'attendais qu'une seule chose. 21h15. Les lumières changent, des choristes arrivent sur scène, des cris retentissent de la foule, et elle arrive. Avec ce son mystérieux qui caractérise le début de Cosmogony. Sa voix résonna, et j'étais directement transportée. Vers cet ailleurs que je recherche constamment. Où plus rien ne m'atteint, à part ce plaisir indescriptible à profiter de chaque instant. De chaque seconde. De chaque son. Hunter, Moon, Virus, Jóga, Pagan Poetry, Pluto... Autant de sons que j'écoutais derrière mon ordinateur qui prenaient des dimensions bien plus réelles, vivantes, grandes en live. Une véritable redécouverte en continu, un délice à chaque vibration, une montée inexplicable d'émotions à chaque poussée de voix. Des larmes bien plus denses qu'en Chine ont coulé à plusieurs reprises sur mes joues, perturbant totalement ma respiration. Troublant âme et corps. J'étais dans un cocon. Enveloppée par ces mélodies caressant sensuellement mes tripes, remplie de tendresse frôlant l'explosion. Coupée du monde. Faisant vibrer la foule jusqu'au dernier morceau, faisant bouger mon corps de frénésie sur les rythmes stridents de Declare Independance, elle m'a amenée jusqu'à l'extase. Jusqu'à l'orgasme. Musical. "Le meilleur concert de ma vie". Sans concessions, sans compromis, sans retenue. Tout était plus que parfait. Et je le sais pourquoi.

Aucun commentaire: